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GUERIE D’UN TOC, CAMILLE RACONTE 15 ANNEES DE SOUFFRANCE

Guérie d’un toc qui la poussait à abîmer sa peau, elle raconte

Après 15 années de souffrance, Camille Montaz a réussi à guérir. Cette jeune femme de 31 ans ne souffre plus de dermatillomanie, un toc qui la pousse à se toucher la peau sans arrêt jusqu’à provoquer des cicatrices. Un difficile combat qu’elle raconte sur Instagram et dans son livre « Mon histoire avec la dermatillomanie » qu’elle a autoédité.

Après un véritable chemin de croix et plusieurs thérapies, Camille Montaz a repris le contrôle de sa vie. Cette jeune femme de 31 ans, originaire de Grenoble, a mis 15 ans à comprendre qu’elle souffrait de dermatillomanie, un toc méconnu qui conduit les personnes à se toucher sans cesse la peau pour en retirer les imperfections, et à en guérir.

Perfectionniste et anxieuse

« Vers 11 ans, j’ai commencé à avoir de l’acné. Je m’observais et je touchais mon visage. Je pensais pouvoir lisser ma peau et supprimer les boutons », raconte-t-elle. Peu à peu, c’est devenu un rituel pour elle. La journée, elle y pense à l’école, sans pouvoir passer à l’acte. « J’avais envie mais je ne voulais pas le faire devant les autres, alors je me retenais. » Mais, de retour chez elle, elle s’enferme dans la salle de bains ou dans sa chambre et, devant un miroir, elle se touche, gratte, triture sa peau, durant quelques minutes, voire des heures.

« C’était une manière pour moi de décharger mes émotions », explique Camille Montaz qui, en juin dernier, a publié un livre sur le sujet intitulé Mon histoire avec la dermatillomanie. Camille Montaz reconnaît avoir une forte tendance à vouloir paraître parfaite. Et ce depuis l’enfance. Jugée jolie par ses proches, elle excelle aussi durant sa scolarité. « Je donnais beaucoup d’importance au physique. », se souvient-elle. À l’adolescence, elle n’a pas supporté voir son apparence changer, pas plus qu’elle n’a supporté être impuissante face à cette métamorphose. À 17 ans, elle est également devenue boulimique. En plus d’être sujette à la dermatillomanie.

Quelque chose qui vous contrôle»

Impossible pour elle de lutter contre cette dernière. « C’est quelque chose qui vous contrôle. Ce n’est pas une envie mais un besoin », développe-t-elle. Les crises peuvent subvenir lors d’une grande fatigue, après un moment stressant ou lors d’un dérèglement hormonal, durant les règles par exemple. « Je ne m’octroyais pas de temps pour moi. Je culpabilisais si je ne faisais rien. J’ai dermatillomanie mes émotions. » Elle se plonge à corps perdu dans ses études et finit par arrêter deux de ses passions : l’écriture et la lecture.

Pour cacher les marques sur son visage dues à la dermatillomanie, Camille Montaz met en place certains mécanismes de défense et de protection. « Je me levais le matin avant tout le monde pour pouvoir me maquiller. Je me couchais plus tard pour qu’ils ne me voient pas démaquillée, détaille-t-elle. Je rabattais mes cheveux sur mon visage. Je ne regardais pas les personnes dans les yeux. Je rejoignais mon compagnon de l’époque dans le lit dans le noir. »

Elle découvre la dermatillomanie

Après des crises, elle annule ses soirées pour ne pas être confrontée aux regards et aux questions de ses amis. En couple, elle n’assume pas ses problèmes de peau. « J’avais peur de me sentir rejetée. » À cette époque, Camille Montaz ne savait pas encore qu’elle souffrait d’un trouble du comportement. Ses parents, eux, pensaient qu’elle avait simplement de l’acné et qu’il suffisait de patienter.

C’est en lisant un article puis des messages sur des groupes de discussions entre internautes anglophones que Camille Montaz réussit à mettre un nom sur son mal-être. « J’ai compris que je n’étais pas seule et que je n’étais pas bizarre. Si j’avais un problème, alors il y avait une solution. »

 

https://www.linkedin.com/in/camillemontaz/?originalSubdomain=fr

« Je suis encore vigilante »

Il a fallu ensuite plusieurs mois de thérapie, une remise en question de son hygiène de vie pour que la jeune femme arrive à lutter contre son toc. « C’est une addiction, un refuge. Il a fallu que je m’apaise, que je comprenne, que je me fasse aider et que je sois prête à changer. » Elle s’est remise à écrire et à dévorer des ouvrages. Elle a repris le sport et les voyages. Elle a quitté son emploi et s’est mise à son compte. Elle arrive désormais à détecter « les signaux faibles » avant les crises afin de les contrecarrer.

Article publié dans Ouest France https://www.ouest-france.fr/auvergne-rhone-alpes/grenoble-38000/temoignage-guerie-d-un-toc-qui-la-poussait-a-abimer-sa-peau-elle-raconte-7486835

https://www.peaussible.fr/

 

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