Le comportement des ados laisse parfois les parents sans voix. La faute à leur cerveau, qui n’en finit pas de mûrir. Explications de Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives.
La maturation du cerveau s’opère par vagues successives. À l’adolescence – du début de la puberté (10 ans en moyenne) jusqu’entre 19 et 25 ans – le cerveau continue son développement mais à un rythme asynchrone. « La zone limbique, qui gère les émotions, se développe plus rapidement que les structures frontales impliquées dans leur régulation », explique Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives.
Pourquoi leur sommeil est-il décalé ?
« Le pic de mélatonine (l’hormone du sommeil qui régule le cycle veille/sommeil) se décale de deux heures à l’adolescence, prévient Grégoire Borst. Quand il dit qu’il n’est pas fatigué, c’est une réalité physiologique ! » Du coup, ça complique aussi le réveil pour aller en cours à 8 h. Pour minimiser ce « jet-lag social », trois possibilités : instaurer une routine de sommeil sans la modifier le week-end ; éviter les écrans une heure avant de se coucher et, enfin, « demander à l’institution scolaire de décaler les cours de deux heures », insiste le professeur. Il estime que ce décalage aurait des effets importants sur l’apprentissage des élèves.
Pourquoi prennent-ils des risques ?
« Le cerveau de l’adolescent peut évaluer les risques, observe Grégoire Borst. En revanche, il n’attribue pas les mêmes valeurs aux récompenses sociales. » Au sein d’un groupe, l’ado va s’engager dans une conduite à risque s’il peut en tirer un bénéfice social. « Dans son cerveau, ça se traduit par la libération de dopamine par le système limbique, continue le professeur, qui conseille de lui expliquer ce mécanisme, données scientifiques à l’appui. Lui donner tout le matériel pour penser son comportement en groupe va l’aider à évaluer le ratio coût/bénéfice de ses conduites. »
La maturation du cerveau s’opère par vagues successives. À l’adolescence – du début de la puberté (10 ans en moyenne) jusqu’entre 19 et 25 ans – le cerveau continue son développement mais à un rythme asynchrone. « La zone limbique, qui gère les émotions, se développe plus rapidement que les structures frontales impliquées dans leur régulation », explique Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives.
L’adolescence ce n’est pas uniquement une période de vulnérabilité. « C’est aussi une période d’opportunité durant laquelle la créativité n’est pas freinée par des effets de fixation qui, chez l’adulte, génèrent toujours les mêmes catégories de solutions », développe Grégoire Borst. Le cadre n’étant pas encore fixé par son cortex préfrontal, l’ado peut réfléchir en dehors, explorer des solutions innovantes et épater les adultes.
La maturation du cerveau s’opère par vagues successives. À l’adolescence – du début de la puberté (10 ans en moyenne) jusqu’entre 19 et 25 ans – le cerveau continue son développement mais à un rythme asynchrone. « La zone limbique, qui gère les émotions, se développe plus rapidement que les structures frontales impliquées dans leur régulation », explique Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives.
Une BD pour les parents. Agathe de Lastic aime discuter avec les amis de sa fille adolescente. Ils me touchent.
Mais aussi avec leurs parents, souvent désespérés par leurs comportements. J’ai voulu comprendre le fossé entre eux.
Elle s’est inspirée de son vécu et a interviewé des ados pour écrire une BD avec la complicité de Soledad Bravi et l’expertise scientifique de Grégoire Borst. Ils sont super-intéressants mais encore faut-il sortir de notre regard autocentré d’adulte pour s’en rendre compte.
Tendrement taquin, mais surtout très drôle, le résultat apaise les tensions du quotidien tout en donnant des clefs pour mieux les comprendre. (Dans la tête de mon ado, Vents d’Ouest, Glénat, 112 pages, 16 €)
Un documentaire pour les ados. Grégoire Borst et Mathieu Cassotti, professeur en psychologie du développement, sont passionnés par le cerveau de l’adolescent. Leur documentaire, limpide, dynamique et enthousiaste (à lire dès 11 ans), explique comment il fonctionne et montre qu’il possède des capacités extraordinaires. De quoi inciter les ados à développer leur créativité. (C’est (pas) moi, c’est mon cerveau, illustrations Clémentine Latron, Nathan, 128 pages, 12,90 €)