À l’hôpital, une unité pour que les jeunes patients ne lâchent pas l’école
À Rennes, l’unité d’enseignement de l’hôpital de santé mentale Guillaume-Régnier dispose désormais de locaux flambant neufs pour ses jeunes patients. Et ce, à l’heure où le Covid a eu des conséquences néfastes sur eux comme « l’absentéisme scolaire voire la déscolarisation.
À Rennes, l’unité d’enseignement de l’hôpital de santé mentale Guillaume-Régnier dispose désormais de locaux flambant neufs pour ses jeunes patients. Et ce, à l’heure où le covid a eu des conséquences néfastes sur eux comme « l’absentéisme scolaire voire la déscolarisation ».
À quoi sert l’unité d’enseignement de l’hôpital de santé mentale Guillaume-Régnier ?
Elle accueille des élèves, âgés de 3 à 18 ans, et vise à permettre aux jeunes suivis en psychiatrie à Guillaume-Régnier de maintenir leur scolarité. « Si l’unité d’enseignement existe ici depuis un certain nombre d’années, rappelle Bernard Garin, directeur du centre hospitalier de santé mentale à Rennes, elle s’est récemment dotée d’une belle et flambant neuve « Maison bleue » pour l’accueillir. » À ses débuts, elle accueillait 150 jeunes environ. « Mais les effets du Covid n’ont fait que renforcer les besoins », commente Bernard Garin. Vendredi, une convention constitutive a été signée entre l’Académie de Rennes, l’Agence régionale de santé (ARS) et la direction de l’hôpital fixant plus précisément le cahier des charges.
Comment est-elle organisée ?
« Elle compte actuellement 200 élèves. D’ici la fin de l’année, elle accueillera 230 jeunes, 25 de plus que l’an passé », indique Christine Trepard-Normand, qui coordonne l’unité. Celle-ci compte dix-sept sites d’enseignement dans le département d’Ille-et-Vilaine pour 21 classes dont huit installées dans des établissements scolaires. Guillaume-Régnier dispose également de classes à l’année pour les jeunes porteurs du trouble du spectre de l’autisme (TSA).
Combien y a-t-il d’enseignants dans cette unité ?
Pour dispenser les cours, il y a douze postes de professeurs des écoles spécialisés, à temps plein. Ceux-ci œuvrent dans le département d’Ille-et-Vilaine, excepté dans le secteur de Saint-Malo. Il y a aussi cinq postes d’enseignants à temps partiel affectés pour les élèves du second degré. Les jeunes accueillis à l’unité d’enseignement sont tous suivis à Guillaume-Régnier. Ils sont déscolarisés ou en voie de l’être. « On accueille de plus en plus de jeunes touchés par le Covid, observe la coordonnatrice. Des jeunes qui ont suivi un cursus classique. 80 % des jeunes accueillis dans l’unité sont scolarisés en milieu ordinaire. »
Quelles conséquences du Covid chez les jeunes patients ?
Les professionnels ont observé une augmentation des troubles psychiques chez les jeunes. Le Covid a fait des dégâts. Chez les adolescents de moins de 16 ans, Sylvie Tordjman, professeure en pédopsychiatrie, cheffe du pôle PHUPEA (1) à Guillaume-Régnier, note « une augmentation des addictions aux écrans » et « un absentéisme scolaire voire une déscolarisation ». Le confinement total, de mars à mai 2020, a laissé des traces. « Confinés chez eux, ils ont vécu dans une sorte de cocoon. Quand il a fallu le quitter, certains ne l’ont pas bien vécu. » Si en mars 2020, 13 crises suicidaires (idées et tentatives de suicide) étaient recensées à Guillaume-Régnier, on en comptait 52 en mars 2021. Vingt sont survenues en novembre 2019… 48 en novembre 2020 !
(1) Pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie enfant et adolescent.