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Violences conjugales

Les violences conjugales ont augmenté de 10% en 2020

Paris, 20 novembre 2021. Manifestation #noustoutes entre place de la république et Nation
Près de 160 000 victimes ont été recensées l’année dernière par le ministère de l’Intérieur, dont une grande majorité de femmes.

Fin 2017, Emmanuel Macron déclarait que la fin des violences sexistes et sexuelles serait la grande cause du quinquennat. Sombre constat quatre ans plus tard. Ce lundi, les services de police et de gendarmerie révèlent avoir enregistré une hausse de 10 % des violences conjugales l’an dernier. Des violences qui ont concerné 159 400 personnes tous sexes confondus en 2020, annonce ce lundi le service statistiques du ministère de l’Intérieur. La proportion de femmes est ultra-majoritaire : elles représentent 87 % des victimes, une proportion stable par rapport à 2019.

Les victimes ont majoritairement, comme en 2019, subi des violences physiques volontaires ayant entraîné ou non une incapacité totale de travail. Mais quelque 5 500 personnes, soit 3 % des victimes, dont une écrasante majorité de femmes (5 400), ont porté plainte pour viol ou agression sexuelle par leur conjoint. Les violences conjugales diffèrent d’un territoire à l’autre. Ainsi, l’Aveyron est le département qui présente le plus faible nombre de victimes enregistrées par habitante avec 2,7 femmes victimes âgées de 20 ans ou plus pour 1 000 habitantes de mêmes sexe et âge. A l’inverse, la Seine-Saint-Denis et la Guyane sont les deux départements de France les plus touchés.

Inquiétants, ces chiffres sont en plus probablement sous-estimés. Ils ne sont pas définitifs, souligne le ministère, «puisqu’ils ne comptabilisent que les faits qui ont été portés à la connaissance de la police et la gendarmerie au plus tard début janvier 2021.» Surtout, «les violences conjugales sont peu fréquemment suivies de plaintes, en particulier lorsqu’il s’agit d’agressions à caractère sexuel», souligne le ministère de l’Intérieur. Selon les enquêtes de victimation Cadre de vie et sécurité, réalisées par l’Insee, seules 27 % des victimes se sont déplacées au commissariat ou à la gendarmerie, 18 % ont déposé plainte et 7 % une main courante ou un procès-verbal de renseignement judiciaire (PVRJ).

Ainsi, au total, selon la même enquête, ce sont 295 000 personnes, dont 213 000 femmes, qui déclarent en moyenne avoir été victimes de violences physiques et /ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint entre 2011 et 2018.

Notons enfin que les chiffres du ministère de l’Intérieur ne comptabilisent pas les homicides : en 2020, 102 femmes avaient été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex. Elles étaient 146 en 2019.

par LIBERATION et AFP publié le 22 novembre 2021

 

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