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LES NOUVELLES ADDICTIONS

Jeux, écrans, shopping, travail, sport, sexe…

Réseaux sociaux, jeux, alcool, drogues, sport, travail… Les objets d’addiction se sont multipliés, ainsi que les dispositions personnelles et sociétales qui concourent à y succomber. Tout ce qui capte exagérément l’attention, fragilise la santé, monopolise les ressources financières et isole du monde peut évoluer en une drogue « dure ».

Depuis l’avènement d’Internet et des smartphones, on constate l’émergence de nouvelles formes d’addiction, dites

comportementales puisqu’elles ne sont pas liées à une substance ingérable ou injectable. 

Si ces dépendances d’un nouveau genre n’engendrent pas à proprement parler d’effets biologiques destructeurs comme le font le tabac, l’alcool ou les stupéfiants, elles s’installent néanmoins de la même manière, en stimulant les circuits du plaisir et en appelant à renouveler l’expérience au fur et à mesure de la pratique.

Internet et écrans : avec un flux de diffusion ininterrompu, Internet permet d’inonder en permanence l’utilisateur avec de nouveaux stimuli et donc de porter la puissance de captation de l’attention à un niveau jamais atteint. Sites d’info, réseaux sociaux, messagerie instantanée, achats en ligne, jeux en ligne, paris sportifs, sites de renc


Le sport :
 peut aussi devenir une addiction. On considère que tel est le cas lorsque la pratique de l’activité physique passe au-dessus de toutes les autres considérations de la vie d’une personne, en dépit de conséquences délétères sur sa vie sociale et sa santé. L’irrépressible appétence pour la pratique sportive peut relever de l’addiction, engendrée notamment par d’importantes modifications hormonales (dont de hauts niveaux de libération de dopamine), mais aussi de la compulsion, le sport pouvant servir à la focalisation sur un objet d’attention bien connu et rassurant, voire valorisant aux yeux des autres.ontre et pornographiques, les occasions de « surfer » sont illimitées, et lorsque l’outil devient aussi efficace et mobile qu’un smartphone, on obtient l’arme absolue en matière d’asservissement, donc de dépendance.

Le travail : est susceptible de se prêter au même type de déviances comportementales que le sport, avec, entre autres leitmotivs, la recherche de la perfection, une obsession pour la performance ou la reconnaissance sociale, quelquefois juste pour s’occuper l’esprit ou échapper à un autre pan de sa vie…

Applis et réseaux sociaux : piégés !

Les Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, TikTok et autre YouTube ont le même objectif en tant qu’entreprises : capter l’attention de l’utilisateur et le pousser à s’engager (par le clic et parfois le portefeuille). C’est sur cette base que reposent leurs recettes (notamment grâce à la monétisation de vos datas) et le cours de leurs actions. Ces plates-formes nous ont habitués à avoir un flux tendu d’interactions, d’informations et de divertissements disponibles par l’effet d’un simple clic. Pour nous attirer, elles jouent sur 3 de nos 5 besoins fondamentaux : celui d’appartenance sociale, de reconnaissance et d’accomplissement de soi. Et elles dérèglent à leur profit le circuit « mésolimbique dopaminergique », qu’elles stimulent en permanence, faisant alterner le sujet entre plaisir (le sujet tète littéralement le contenu) et peur (de manquer quelque chose), créant un stress chronique, préambule idéal à une imparable dépendance.

Le smartphone, drogue universelle

Difficile de trouver quelqu’un sur la planète qui ne soit pas en possession d’un smartphone. Dans les transports, au travail, en conduisant et même en dirigeant la poussette de bébé, les Français consultent leur smartphone en moyenne 220 fois par jour ! Et devinez quoi ? C’est une addiction ! Innocente ? Non, car en plus d’être une dépendance, le besoin de smartphone affecte la concentration et la sociabilisation, et à plus long terme probablement rien moins que l’intelligence et la santé. Cet appareil « éduque » notre cerveau à un fonctionnement multitâche orienté non par nous-mêmes mais par les algorithmes, instable, fatiguant, peu efficace, à l’opposé de la concentration et de la réalisation d’objectifs conscients. Le smartphone nous plonge dans une attente diffuse et constante d’un nouvel « évènement ». À tel point que quand on en est coupé, un sentiment latent d’angoisse et de frustration pointe presque immédiatement. Comme pour une drogue.

Dossier réalisé par Jean-Pierre Giess avec le concours de Naïma Bauplé et Lucile de la Reberdiere  rédigé le 23 décembre 2021 
Article paru dans le journal nº 97 d’ALTERNATIVE SANTE

 

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