La police, la gendarmerie, et plusieurs associations viennent en aide aux victimes de violences conjugales et familiales dans le pays de Saint-Malo. Et depuis mars 2015, il y a aussi l’hôpital, qui travaille avec tous ces partenaires. Il était alors le seul, et encore aujourd’hui l’un des rares en France, à avoir créé une consultation spécialisée pour accompagner les victimes de violences intrafamiliales.

143 femmes et plus de 200 enfants accompagnés en 2020

À l’initiative du Dr Jean-François Bouet, ce dispositif démarre dès les urgences, où les soignants sont formés à repérer des blessures suspectes. Une consultation avec un médecin et une assistante sociale est proposée à la victime dans les jours qui suivent. Une autre est organisée en pédo-psychiatrie lorsqu’il y a des enfants au sein de la famille.

« En 2020, le dispositif a accueilli 143 femmes et plus de 200 enfants », indique le Dr Laurence Aulnette, responsable du service pédo-psychiatrie. Il n’y a pas eu d’activité pendant le confinement, mais « de janvier à août 2021, plus de 300 enfants ont été accompagnés », souligne François Cuesta, le directeur.

« Le but est d’éviter les effets négatifs sur la santé physique (maladies chroniques…) et psychiques (dépressions…) », précise le Dr Aulnette qui rappelle que tout enfant exposé à des violences a un risque supérieur de les répéter.

Davantage de moyens financiers

Mais là aussi, les moyens actuels ne suffisent pas. Du temps pour un(e) psychologue et une psychomotricienne serait nécessaire pour les petits. Didier Lechien, maire de Dinan et l’un des présidents du conseil de surveillance, espère que le prochain hôpital territorial « vous donnera les moyens pour développer cette compétence ». « Ce prix nous conforte dans notre travail, conclut le Dr Aulnette, les montages de dossiers pour obtenir davantage de moyens financiers. »

Nadine PARIS.   Article du journal Ouest-France  du vendredi 5/11/21