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Le burn-out : quels sont les signes précurseurs

Le burn-out : quels sont les signes précurseurs et peut-on s’en remettre sans changer d’environnement ?

Traduit de l’Anglais, « burn-out » veut littéralement dire « cramé. » Mais avant d’en arriver là, on passe généralement par différents stades. Reconnaître les signes précurseurs du burn-out peut être d’une grande utilité. Ils peuvent vous inciter à lever le pied, à vous poser des questions et à réaménager les choses avant qu’il ne soit trop tard. Les explications du Dr Caroline, psychiatre et médecin 

Généralement, un burn-out n’arrive pas d’un seul coup. Certains signes précurseurs peuvent vous mettre la puce à l’oreille : D’abord celui de la simple fatigue. Ensuite le « burn-in »: une phase où on s’épuise et on brûle toutes ses réserves. Cette étape est importante, c’est celle où on se rend compte qu’il y a un problème, mais on pense que ce problème vient de soi-même.

On essaie donc de compenser en travaillant plus, en donnant plus de son temps, de son énergie, de sa volonté. On fait des heures supplémentaires, on est plus fatigué, plus irritable, on peut avoir des maux de dos et des problèmes de sommeil qui apparaissent. On n’arrive pas à décrocher ni physiquement ni mentalement du boulot. Les mécanismes de compensation ne suffisent en général pas.

Beaucoup de patients qui viennent consulter décrivent ce passage brusque, inattendu, bizarre […]

Si on ne met pas un point d’arrêt, on finit par s’épuiser, on épuise toutes ses réserves, psychiques et physiques, et un matin, on se rend compte qu’on ne pourra pas sortir de son lit. Impossible d’aller travailler. C’est la paralysie. A ce moment-là, on est arrivé au stade de burn-out.

« Beaucoup de patients qui viennent consulter décrivent ce passage brusque, inattendu, bizarre pour eux du lundi où ils se démènent et courent comme des poules sans tête et du mardi où ils ne peuvent juste pas imaginer prendre la voiture pour se rendre au travail » explique le Dr Caroline. C’est souvent entre ces deux phases qu’un élément minime se produit, et représente la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

On décrit trois symptômes au burn-out :

  1. L’épuisement physique et psychique avec les troubles de la cognition, de la concentration, l’augmentation d’erreurs, le manque de lucidité.
  2. Le désinvestissement, la froideur, le cynisme. Conséquence de l’épuisement et qui vise à se protéger et préserver ses forces.
  3. Le sentiment d’échec, la perte de sens et la démotivation.

Les différents types de burn-out :

  • Le burn-out professionnel. Au départ, le burn-out était plutôt relié à la sphère professionnelle. Certains environnements de travail portent en eux le germe de ce qui donnera un burn-out : contexte socio-économique compliqué, concurrence, exigences de productivité démesurée, déshumanisation de certains contextes et lieux de travail.
  • Le burn-out parental. Il touche principalement les parents qui n’arrivent plus à jongler entre la sphère privée et professionnelle. Ils ont des exigences très hautes vis-à-vis d’eux-mêmes et veulent le meilleur pour leurs enfants, épanouissement, activités ludiques et pédagogiques, développement harmonieux. Cela peut amener à être submergé par leurs responsabilités jusqu’à épuisement.
  • Le burn-out scolaire. Il désigne un syndrome d’épuisement lié à la scolarité, qui se caractérise par une fatigue émotionnelle intense face aux demandes multiples, et bien souvent imputable à une surcharge de travail.

Quelques chiffres qui font froid dans le dos :

Burn-out professionnel

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un adulte sur quatre fera un burn-out au cours de sa vie. Le burn-out et la dépression représentent 25% des cas des incapacités de travail de longues durées. Cela représente environ 115.000 personnes en Belgique. Les femmes représentent plus de 2/3 des situations. Plus de 10% de la population active serait actuellement à risque de burn-out

Burn-out parental

Une étude a été menée sur 1723 parents. Elle suggère qu’entre 2 et 12% des parents sont en burn-out parental.

Burn-out scolaire

De récents travaux indiquent un taux de prévalence allant de 6% à 15% pour le burn-out scolaire sévère.

5 pistes de prévention du burn-out :

  • Se fixer des limites, savoir dire non, respecter des horaires, faire des pauses, ne pas regarder ses mails le soir et le week-end.
  • Garder un équilibre vie privée et vie professionnelle : garder des activités ludiques et sociales.
  • Gérer son stress : méditation, cohérence cardiaque.
  • Abandonner le perfectionnisme : tout ne doit pas être toujours parfait.
  • Savoir demander de l’aide.

Pistes de prise en charge

  • Se reposer, éventuellement une interruption de travail de longue durée (de 6 mois à 2 ans en général).
  • Consulter un psy pour apprendre à mettre ses limites, à gérer son perfectionnisme

On ira voir un psychiatre quand une médication pourrait être nécessaire

  • Se poser les bonnes questions : diminuer les exigences vis-à-vis de soi-même / adapter son environnement
  • Se faire aider dans certaines tâches (ménage, vie courante, gardes enfants, répartition du travail entre plusieurs collaborateurs).

Article publié par le site rtbf.be le 25.2.23 par Daphné Danon

 

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